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27 septembre 2017 3 27 /09 /septembre /2017 15:57

Alstom revient sur le devant de la scène. C'est ainsi que cette société presque bicentenaire, née en 1839, après de nombreuses mésaventures, se marie avec la division ferroviaire de Siemens.

 

Nous avons déjà parlé abondamment de son parcours chaotique.

 

Après un nombre hallucinant d'achats et de ventes, notamment sous la houlette de Patrick Kron, Alstom s'est trouvée entièrement recentrée fin 2014, sur son activité ferroviaire, retournant en quelque sorte à sa case départ qui était en 1839, la construction de locomotives : ces tentatives de réorientation stratégique vers de nouveaux domaines en croissance plus forte se sont soldées par la vente de Power à General Electric. Ce qui a manqué à Alstom, c'est certainement trois éléments essentiels : des ressources financières suffisantes, une stratégie cohérente et une capacité forte d'intégration et de management des acquisitions.

 

Après la vente de Power, la direction actuelle d'Alstom a fait preuve d'une très bonne réussite commerciale, construisant un portefeuille de commandes de 30 milliards € soit environ 4 années de vente. Alors, pourquoi envisager un mariage avec Siemens ? Cela doit résulter d'une réflexion stratégique pleine de bon sens : comme dans d'autres domaines, la croissance et la compétitivité se trouvent dans le numérique et ses applications, qui pour la construction ferroviaire, sont logées dans la signalisation. L'apport de Siemens est majeur dans ce domaine et renforce considérablement les positions d'Alstom. De plus, l'embellie actuelle en matériel roulant se trouve menacée à terme par la puissance du groupe chinois CRCC ; il importe donc à Alstom d'améliorer sa position grâce à la signalisation où les Européens seront capables de maintenir un avantage compétitif.

 

Contrairement à ce que disent certains politiques, ce mariage est un billet pour garantir l'avenir ; cet avenir n'est pas dans la construction de matériel roulant seule mais dans l'intégration de la signalisation en croissance forte avec le matériel roulant en croissance lente et sous forte pression de la concurrence.

 

Et pourquoi Siemens est-elle intéressée par une association avec Alstom ? En fait, Alstom est sans doute le partenaire idéal dans le cadre de la réorientation actuelle de Siemens. A l'évidence, il n'est pas question pour Siemens d'« avaler » Alstom, au contraire ! En effet, depuis quelques années, Siemens se désengage de ses activités matures et se concentre sur l'industrie du futur 4.0 et l'énergie ; le ferroviaire qui ne représente que 10% de son chiffre d'affaires n'en fait pas partie tout comme l'éclairage d'Osram (mis en Bourse), le médical (mise en Bourse prévue pour 2018), l'informatique (cédée au groupe français Atos), le solaire, les télécoms (vendus à Nokia) …

 

Ainsi ce mariage a toutes chances de réussir, les deux partenaires ayant pour objectif de renforcer l'ensemble sans que Siemens en désire le contrôle mais souhaite plutôt lui permettre de poursuivre son développement et de lui procurer des dividendes croissants.

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