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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 19:30

Dans le paysage assez désertifié de l'industrie française du test et de la mesure, une nouvelle pousse est apparue dotée d'un beau potentiel : Leosphere qui fait preuve d'une dynamique remarquable. C'est aussi un très bel exemple de l'exploitation industrielle et commerciale des inventions et de la recherche publiques.

 

Fondée par deux frères en 2004, Laurent et Alexandre Sauvage, issus du laboratoire du climat et des sciences de l'environnement du CEA et du CNRS (LSCE), Leosphere a démarré en licenciant la technologie du lidar (« Light Detection And Ranging ») développée par l'ONERA et le CEA. Cette technologie permet de réaliser des mesures dans l'atmosphère à l'aide de signaux laser.

 

Quelles sont les applications du lidar ?

 

Un lidar enregistre des mesures en temps réel à la fois de la composition de l'atmosphère (nuages, polluants) et de ses paramètres dynamiques (vent, turbulences) jusqu'à une distance de 20 km. Il trouve ainsi des applications dans de nombreux domaines : la surveillance de la pollution atmosphérique, les mesures de météo en altitude, l'analyse des vents à différentes altitudes pour optimiser l'installation et l'exploitation d'éoliennes, l'amélioration du trafic des aéroports et la recherche sur le changement climatique. Tous ces marchés sont très porteurs pour le lidar, car cette technologie apporte une grande précision, une capacité de mesures simultanées à de nombreuses altitudes et une collecte en temps réel des données.

 

Un développement échevelé

 

Très tôt, Leosphere est partie à l'international et a réalisé notamment, en 2007, l’étude de la qualité de l’air à Pékin en préparation des JO de 2008. Au printemps 2010, elle a suivi le panache de cendres du volcan islandais Eyjafjöll et a ainsi amplifié sa réputation internationale. Selon les années, ses ventes internationales, dans le monde entier évoluent entre 70 et 90%.

Les ventes de Leosphere ont progressé rapidement : 312 000 € en 2006, 1,4 millions en 2007, 4,7 millions en 2008, 7,3 millions en 2009, 8,3 millions en 2010, 13 millions en 2011 avec un résultat net de 1,5 millions € et 59 employés. Le chiffre d'affaires 2012 est prévu à 18 millions €.

 

Une coentreprise avec l'américain NRG Systems, Avent a été créée pour développer un système permettant d'anticiper les rafales de vent qu'une éolienne peut subir et de concevoir des équipements plus légers, donc moins coûteux. Avec 25 employés, Avent à engrangé 2 millions d'euros de commandes en 2012 et prévoit 7 millions pour 2013. Les dirigeants de Leosphere prédisent une croissance encore plus rapide à cette nouvelle activité, puisqu'elle a le potentiel d'équiper chaque nouvelle éolienne en construction.

 

Il y a quelques jours, Leosphere a annoncé qu'elle allait lever des capitaux à hauteur 20 millions d'euros afin de poursuivre son développement, notamment à l'international. La première tranche de 10,5 millions a été souscrite par le fonds franco-luxembourgeois Oraxys, spécialiste du domaine des technologies pour le développement durable – les cleantechs.

 

J'invite mes lecteurs à suivre avec attention ce que devient Leosphere. Manifestement ses dirigeants ambitionnent de faire de leur groupe un leader dans les technologies de mesure et d'analyse de l'environnement, un marché plein d'avenir. Après cette levée de fonds, la prochaine étape sera peut-être l'introduction en Bourse.

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