À Banon, dans les Alpes de Haute Provence, au pied de la montagne de Lure, se loge une entreprise de croissance : la librairie « Le Bleuet ». Menuisier originaire de Courances (Essonne), Joël Gattefossé décide de vendre son atelier et part s'installer à Banon à la fin des années 80. En 1990, à 39 ans, il rachète la « Papeterie cadeaux » du village et son stock de 77 livres. Après des débuts difficiles, notre libraire autodidacte fait décoller les ventes de sa boutique, sans jamais perdre d'argent. Aux dernières nouvelles, Le Bleuet propose à ses clients plus de 110 000 titres différents et possède un stock de 189 000 livres. Ses ventes en 2010 ont tout juste atteint les 2 millions d'euros, en progression de 15% par an depuis 2005. Le nombre d'employés est lui passé de 6 à 14 sur la même période.
Qu'est-ce qui fait le succès de la librairie ?
Selon le libraire "Le bouche à oreille dû à un fonds sans cesse en constitution ; les gens savent que je développe les collections à fond" ; c'est ainsi qu'on y trouve au complet les collections Babel (Actes Sud, 600 titres), les Cahiers rouges (Grasset, 300 titres) ou la Pléiade (Gallimard). La maison commande peu d'exemplaires à la fois mais retourne très peu de livres aux éditeurs et les garde plutôt quelques années.
Ouverte tous les jours de l'année sauf le 1er janvier, de 9h15 à 20h, la librairie accueille des clients cherchant le livre rare ou simplement attirés par le choix très étendu ; la clientèle vient de loin, de toute la région PACA, d'Aix-en-Provence à Nice en passant par Marseille, mais aussi de Belgique ou d'Allemagne. La boutique s'étale sur quatre étages, en hauteur et sur divers plans. L'espace est soigné et agréable, les clients aime y flâner.
Naturellement, elle est présente sur Facebook
Des projets d'expansion ambitieux
Joël Gattefossé prévoit grand : d'ici à 2015, il vise 300 000 titres disponibles sur un stock de un million de livres. Le Bleuet est aujourd'hui la 7ème librairie de France par le nombre de références. Elle ambitionne de devenir la première en 2015.
Un entrepôt de 3 400 m2 vient d'être construit et, à la demande de nombreux clients, la vente par Internet va bientôt être inaugurée. Ceci bien sûr va accélérer le développement. OSEO et plusieurs banques l'accompagnent avec un financement global de 4,3 millions €, étalé sur 10 ans. Il est prévu d'embaucher 35 nouveaux employés.
N'y a t-il pas là un modèle transposable à d'autres activités en pays rural ?