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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 13:42

Une fois de plus, les clients de la SNCF vont souffrir demain 3 février 2010, d'une nouvelle grève pour la défense de l'emploi notamment dans l'activité fret. Le budget 2010 de la SNCF prévoit en effet selon Le Monde, « 1 400 suppressions de poste, avec près de 2 600 postes en moins dans le fret mais des créations d'emplois ailleurs. »
 

En fait la SNCF se débat pour rendre le fret compétitif et pour limiter ses pertes alors qu'elle a déjà perdu des parts de marché importantes depuis l'ouverture à la concurrence mi-2006, tandis que le marché s'est lui-même contracté de 25% en 2009 par rapport à 2008. Selon l'indicateur de RFF (Réseau Ferré de France), le trafic en 2009 a été de 84 millions de trains-km (nombre de trains par distance parcourue) contre 107 millions en 2008. Simultanément, les concurrents de la SNCF ont pris 14% du marché fin 2009 contre 8% en 2008, selon les estimations des Echos ; ces concurrents seraient donc passés de 8,5 millions de trains-km à près de 12 millions de trains-km en un an soit une croissance de 40%, la SNCF fret passant de 98,5 à 72 millions de trains-km, soit une baisse de 27% ! Les concurrents de la SNCF dont les deux principaux sont Euro Cargo rail, filiale de la Deutsche Bahn avec 8% du marché et Eurotunnel (qui a racheté Veolia Cargo France) (Les Echos du 28/01), eux ne souffrent pas de la crise.

 

SNCF reste lestée par des tarifs non compétitifs et un service désastreux, ponctué de grèves : ce cocktail empoisonné a fait fuir les clients vers la route par le passé ; maintenant qu'une alternative ferroviaire se présente, les clients se précipitent. Si la SNCF cesse ses manoeuvres déloyales dans l'allocation des sillons à ses concurrents, il est prévisible que leur part de marché continue à croître rapidement, que je suis prêt à estimer à 22% en 2010 et 30% en 2011 ! Il est probable que la panique s'emparera de tous à ce moment-là, la division fret étant alors à 100% dans un univers de concurrence, sans qu'il puisse être question de missions de service public. On peut imaginer que la solution serait de céder cette division à un concurrent, la coupant du cordon la reliant à l'EPIC SNCF. Mais qui voudra l'acheter et à quelles conditions ?

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