Dans son numéro du 1er octobre, Courrier International consacre son thème central à la question de l'eau en Chine. La « maîtrise de l'eau » est un des piliers de la civilisation chinoise. Avec le développement économique accéléré des dernières années, le problème de l'eau est devenu une question critique.
La production agricole et industrielle croissante, l'urbanisation accélérée, la hausse du niveau de vie ont conduit à une croissance exponentielle de la demande tant en quantité qu'en qualité.
Pour satisfaire cette demande, en soixante ans, l'Etat chinois a dépensé 100 milliards d'euros pour construire des digues et des barrages. En 2009, le barrage des Trois-Gorges a été inauguré après avoir déplacé 1 million de personnes. Mais on continue de déplacer les riverains du nouveau lac car les terres voisines instables ont commencé de glisser. Un canal « Sud-Nord » est en construction depuis 2002 pour être terminé en 2014 qui va dériver les eaux du Yangtsé vers le Fleuve Jaune qui arrose la Chine du nord et qui est souvent à sec !
Toujours selon Courrier International, il s'avère que cette politique des grands travaux ne suffit pas et de plus perturbe considérablement l'écosystème des bassins hydrauliques. A cela s'ajoutent une pollution industrielle qui envahit l'est de la Chine de Canton à Pékin et la progression continue des déserts du nord-est (Sing Kiang, Gobi en Mongolie) vers l'est.
A l'évidence, le problème de l'eau est déjà un frein au développement en Chine et va constituer un enjeu capital dans les années à venir.
A cela s'ajoute la situation particulière de la Chine où se trouvent les sources des grand fleuves qui irriguent l'Asie du sud : le Mékong, l'Indus, le Brahmapoutre. Déjà 4 barrages géants ont été construits par les chinois sur le Mékong qui mettent en danger les richesses naturelles des pays en aval : Laos, Thaïlande, Cambodge et Vietnam.
En de nombreuses zones très urbanisées, le problème de l'eau surgit souvent pour venir à la Une de l'actualité. On peut citer pêle-mêle : le projet de détournement du Rhône pour approvisionner Barcelone ; la Mer Morte dont le niveau baisse en continu car le Jourdain est pratiquement entièrement dérivé pour arroser Israël ; le Colorado qui se jette sec dans le Pacifique, au grand désespoir des mexicains ; l'aqueduc de 200km en cours de construction pour amener l'eau du fleuve Sénégal à Nouakshott, capitale de la Mauritanie ; le Gange dont le niveau baisse car il traverse des régions dont les besoins en eau croissent exponentiellement.
Depuis de nombreuses années, on s'interroge sur la fin du pétrole et des sources d'énergie fossile. Plus récemment, l'effet de serre du CO2 et les changements climatiques sont devenus des questions globales et qui s'imposent à tous.
Pourtant le problème de l'eau risque fort de venir devant tous les autres car l'eau est absolument nécessaire à la vie.