Créée à Lyon, en mai 2015 par Tanguy et Renaud Confavreux et Julien Maupetit, Startsquare ambitionne de faire se rencontrer des chercheurs et des entrepreneurs, pour mettre en valeur les technologies développées par les premiers avec le savoir-faire des seconds.
La cellule de valorisation du CNES lui a récemment confié la mise en ligne de 25 brevets. Depuis sa création, la plate-forme aurait enregistré 1100 utilisateurs : entrepreneurs, porteurs de projets, entreprises et structures publiques, 70 technologies à valoriser dont celles du CNES et une quarantaine de mises en relation.
A ce jour, grâce à cette plate-forme, deux jeunes pousses vont être créées dans le domaine de la santé : Heart24 et Nanocontainers.
Initiative bienvenue !
Cette initiative est certainement le bienvenue pour de nombreux acteurs de la sphère publique, qui s'inquiètent depuis longtemps de la faiblesse de la valorisation de la recherche publique, des nombreuses technologies qui restent dans les placards, sans industrialisation ni commercialisation.
Mais les questions auxquelles Startsquare est sûrement déjà confrontée, sont nombreuses : les technologies proposées ont-elles des applications commerciales, un marché ? le marché potentiel n'est-il pas trop petit pour justifier une industrialisation et une commercialisation ? ne sont-elles pas déjà dépassées par des technologies concurrentes ? l'industrialisation ne demande-t'elle pas des investissements majeurs ?
En un mot, ces technologies ont-elles été développées avec en ligne de mire la recherche de la satisfaction de besoins ?
Par ailleurs, quand des brevets ont été déposés, l'organisme public sera toujours friand d'en confier l'exploitation à une entreprise – start-up, PME, ETI ou grande entreprise, espérant en tirer de bonnes royalties qui pourraient financer de nouveaux travaux de recherche. Dans ce cas, au-del`à des questions d'industrialisation et de potentiel commercial, les difficultés sont de deux ordres :
- l'organisme public a t'il effectué les recherches d'antériorité suffisantes pour garantir la viabilité des brevets ?
- si un brevet est attaqué par un concurrent, c'est l'entreprise qui exploite le brevet qui devra se défendre ; une telle défense nécessite en moyenne un million de dollars. Ceci est évidemment hors de portée d'une start-up, qui se trouvera alors probablement poussée à la liquidation.
La clef de la valorisation de la recherche publique est en fait dans la collaboration très en amont entre les industriels et entrepreneurs avec les chercheurs, bien avant que la technologie soit "sur étagère". Et une étroite proximité entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée comme le pratique par exemple les laboratoires de l'ESPCI. Mais cela demande souvent un bouleversement de la culture et des convictions des chercheurs.