Une sorte de frénésie se développe de plus en plus pour soutenir la création d'entreprise en France. Comme si le fait de créer allait générer des emplois en grand nombre et compenser la disparition des entreprises en difficulté, les PME notamment qui se heurtent au plafond de verre des charges, des financements, de la complexité du code du travail, des seuils qui alourdissent leur gestion au fur et à mesure qu'elles grandissent.
A l'évidence, ces start-ups que l'on dorlotte, que l'on aide de multiples façons, seront confrontées aux mêmes difficultés, si elles réussissent à passer les premières étapes de la création, de l'amorçage, du financement, du développement commercial ...
L'une des dernières initiatives de ce type : Lyon start-up, vient d'être mise en place par la Fondation de l'Université de Lyon. C'est un merveilleux exemple de PPP (partenariat public privé) où l'on retrouve comme fondateurs : Sanofi et Solvay (anciennement Rhodia, bien ancrée dans le tissu industriel lyonnais) et ... la Caisse de Dépôts, c'est-à-dire le bras financier de l'Etat.
Cela a démarré cet été avec un concours qui a sélectionné 100 projets sur 210 candidats ! A la clef, il y a une formation à l'entrepreneuriat dispensée par l'EMLyon, des sessions de pitch pour apprendre à convaincre sur la justesse du projet, les conseils d'un mentor et des journées réseau pour rencontrer des incubateurs, des entreprises (futurs clients ?) et des investisseurs (business angels, fonds d'amorçage comme Breega capital (*) qui a levé 30 M€ en 2013). Et aussi 100 000 € de prix à partager.
Ce dispositif vise d'abord les porteurs de projets qui cherchent à faire grandir leur idée.
On notera que l'EMLyon, en collaborant à ce programme par la formation, par son incubateur et son espace de co working, renforce une fois de plus son positionnement d'expert de l'entrepreneuriat dans la région. Parmi les investisseurs, on notera les clubs INSA Angels, Harvard Angels et des plate-formes de crowdfunding : Wiseed, Anaxago.
Et puis, il y a un grand partenaire : INSAVALOR qui est la filiale de Recherche & Développement, Valorisation et Formation Continue de l’INSA de Lyon. Cette structure réalise un chiffre d'affaires de 18 M€ par an, combinant 1000 contrats industriels de recherche et 450 actions de formation continue – contrairement à la plupart des Écoles qui distinguent le chiffre d'affaires en contrats industriels et celui de la formation continue, l'INSA mélange les deux, ce qui rend toute comparaison impossible.
La rentrée a eu lieu le 10 septembre avec 36% de salariés, 27% de demandeurs d’emploi, 18% d’étudiants et 11% de chefs d’entreprise. Le programme se déroule jusqu'en avril 2015 et sélectionnera 4 lauréats seulement (3 idées de création et une entreprise agée de 18 mois)
Donc rendez-vous en avril 2015 pour suivre les lauréats, qui espérons-le, seront sur une belle rampe de lancement pour grandir bien vite, avec l'aide d'une si belle brochette de parrains.
* Breega Capital est un fonds similaire à Jaina, Newfund, Elaia Partners, Isaï ou Kima Ventures, dont les souscripteurs sont de gros business angels, souvent des personnalités qui ont eu un parcours de haut niveau à la tête d'entreprises comme Jacques Veyrat, Serge Schoen, Serge Tchuruk, Michel Combes, Gabrielle Gauthey, Charles-Henri Filippi.
Pour mémoire les souscripteurs traditionnels des fonds de capital risque – les banques et assureurs, se sont retirés progressivement, poussés par les nouvelles règlementations Solvabilité II et Bâle III infligés par le comité de Bâle avec la bénédiction des Etats pour diminuer les risques. Maintenant grâce à ces règlementations sympathiques qui les pénalisent si elles investissent dans des actifs dits risqués, banques et assureurs n'achètent plus que des emprunts d'Etat et des valeurs de grandes entreprises. Heureusement, les personnes physiques prennent le relai via cette nouvelle forme de fonds d'investissement, pour financer ceux qui portent la croissance et les emplois de demain.